
Cet été, j’ai pris la route de Portneuf, cette région voisine de la Capitale-Nationale, avec une mission simple : faire le tour de ses marchés publics et m’offrir un parcours sensoriel entre produits du terroir, artisans passionnés et bonnes tables. Chaque marché a son ambiance, ses rencontres, ses parfums — de Saint-Raymond à Deschambault, en passant par Saint-Casimir — et chacun raconte à sa façon la richesse de ce territoire.
Jeudi après-midi en fête à Saint-Raymond
C’est en plein cœur de Saint-Raymond, au pied de l’église, que le marché public de Saint-Raymond bat son plein chaque jeudi de 16 h à 19 h. Cette véritable fête hebdomadaire accueille une vingtaine d’exposants passionnés, des produits locaux frais, des dégustations, un chansonnier et des artisans de la région. Voilà une belle façon de vivre la culture locale, en flânant entre les étals colorés et l’église patrimoniale qui veille sur la place.







À faire à Saint-Raymond
Avant ou après le marché, ne manquez pas de visiter l’église de Saint-Raymond, un bijou architectural empreint d’histoire qui domine fièrement le cœur du village. Son intérieur vaut le détour et prolonge cette ambiance accueillante propre aux marchés de fin de journée.



Vendredi 5@8 à Saint-Casimir
À Saint-Casimir, j’ai été charmée par le cachet du village. Son marché, joliment nommé Les Vendredis sains, se tient devant la Microbrasserie Les Grands Bois, en formule 5@8 festive. Un marché-bistro culturel, entre nature et culture, parfait pour se poser avant la fin de semaine. Après avoir rempli mon panier de légumes bio, je me suis laissée tenter par une bière bien fraiche de la microbrasserie locale, pour une petite pause en terrasse. Une scène musicale accompagne l’expérience : de quoi faire vibrer ses papilles et ses tympans.







À faire à Saint-Casimir
Profitez de votre passage pour vous promener dans les rues du village de Saint-Casimir, où les maisons patrimoniales vous raconteront, à leur façon, l’histoire du lieu. Faites un détour par l’église, puis allez jusqu’au bateau de la Vierge, curieuse œuvre installée au bord de la rivière Sainte-Anne, à la fois poétique et énigmatique.







Samedi matin sous les arbres à Deschambault
Il y a quelque chose de magique dans l’atmosphère du marché public de Deschambault, qui se tient chaque samedi de 9 h à 13 h sur la rue de l’Église. C’est comme entrer dans un tableau : les grands arbres, les maisons anciennes, l’ambiance festive. On a l’impression d’un rendez-vous entre amis. Plus d’une trentaine de producteurs et maraichers y proposent leurs trésors gourmands — miel, petits fruits, légumes savoureux, pains au levain, cidres locaux, fromages des environs et douceurs maison.







C’est aussi là que j’ai dégusté un divin latté matcha à La Dinette du Cap, tout en observant le ballet tranquille des visiteurs, panier au bras, sourire aux lèvres. J’ai fait escale à la boulangerie Le Soleil Levain pour repartir avec une miche au kamut, et j’ai craqué pour un sorbet mandarine à la Crèmerie Générale. Mon marché parfait, tout simplement.






À faire à Deschambault–Grondines
À Dechambautlt, allez visiter le Vieux-Presbytère, centre d’interprétation et lieu patrimonial ains que son église chargée d’histoire. À Grondines, arrêtez-vous au Moulin de la Chevrotière, au presbytère et à l’église du village, des lieux empreints de caractère. Et jusqu’en septembre, ne manquez surtout pas la Biennale du Lin, un événement artistique fascinant où le lin est à l’honneur sous toutes ses formes — une incursion dans l’art textile à l’échelle internationale.










À découvrir lors d’un prochain passage : le marché de Pont-Rouge
Je n’ai pas eu la chance d’y faire escale, mais le marché public de Pont-Rouge, qui se tient certains samedis à la Maison Déry, mérite qu’on s’y rende, m’a-t-on dit …
Coups de cœur gourmands, entre raffinement et terroir
Ma route gourmande ne s’est pas arrêtée aux marchés. J’ai découvert des adresses coup de cœur où les saveurs chantent l’amour du territoire.
Miel&Co, à Portneuf, m’a complètement séduite. On y visite la jolie boutique où on peut observer une ruche en action, on admire les œuvres du chef-potier Patrick Roy tout en dégustant les mets, et surtout, oui, on se régale de plats fins servis au bistro l’Alvéole. C’est un lieu où l’on ralentit, où l’on goûte, où l’on apprend — un doux moment suspendu.







Myranel, à Deschambault, est sans conteste une des plus belles expériences culinaires de mon été. Dans une maison centenaire au charme feutré, chaque plat est une œuvre d’art, chaque bouchée un frémissement des papilles. J’y ai vécu un voyage sensoriel sans alcool, avec des accords d’infusions au chaga et érable, de camerises ou de thé du Labrador à la cardamome. Un menu inspiré, soigné, vibrant.






Pour les petits-déjeuners, j’ai aussi testé, Attache ta Toque : ambiance rustique, service convivial et jolie terrasse avec vue sur le fleuve.





Une nuit à l’Auberge de l’Ouest
Pour m’ancrer dans le moment, j’ai posé mon sac, le temps d’une nuit, à l’Auberge de l’Ouest, à Deschambault. Un lieu chaleureux à souhait, tout en simplicité et en authenticité, où l’on partage cuisine, salon, jardin fleuri et sourires spontanés. Le genre d’endroit où l’on se sent tout de suite bien, et où les rencontres se tissent autour d’un café ou d’une partie de cartes.









Ce que j’aime par-dessus tout dans les marchés, c’est cette connexion directe avec le territoire et ceux qui le font vivre. On y goûte bien sûr des produits savoureux, mais on y récolte surtout des histoires, des savoir-faire, des étincelles dans les yeux de ceux et celles qui cultivent, transforment, mijotent et créent avec passion.
À Portneuf, chaque marché m’a offert un bout d’âme du lieu, un moment vrai, ancré, généreux. En les visitant, on ne fait pas qu’acheter des tomates ou du miel : on tisse des liens, on découvre des visages derrière les étiquettes, on comprend mieux la richesse humaine qui habite ce coin de pays.
C’est peut-être ça, au fond, le vrai luxe des marchés publics : se nourrir autrement, avec le cœur grand ouvert.
